Pathos In the Groove

Située à Vicenza, dans le nord de l’Italie, la société Pathos Acoustics fut fondée en 1994 par trois passionnés Gaetano ZANINI, Gianni BOCITANO, Paolo ANDRIOLO.

Alliant des technologies résolument modernes à un design High Tech, aux antipodes de la hi-fi classique, elle se fait connaître notamment avec ses modèles Classic One et TT fonctionnant en mode hybride: un étage à tubes pour les entrées et à transistor pour l’amplification souvent en pure classe A.

La gamme ce compose de plusieurs amplificateurs dont certains intègre un DAC, de lecteurs cd, d’un ampli pour casque, et de l’étage phono que je vous présente aujourd’hui. Tous ces appareils ont un look qui est loin de laisser indifférent.

Les cellules à bobines mobiles (MC) présentent un niveau de sortie de l’ordre de 0,3 mV incompatible avec le niveau d’entrée d’un étage ligne de l’amplificateur. Il faut donc  le ramener à 0,6 mV pour rendre le signal audible, ceci bien sûr avec un minimum de bruit, d’où l’intérêt du Pathos In the Groove qui est particulièrement soigné sur la partie filtrage.

Il faut aussi bien sûr respecter la courbe de réponse RIAA (Recording Industry Association of America). En effet cette norme permet, depuis 1953, de standardiser le mode d’enregistrement et de lecture du vinyle.

Pratique, le pré-ampli phono In The Groove offre trois réglages importants pour les cellules MM et MC tous accessible à l’extérieur de l’appareil, l’utilisation s’en trouvant grandement facilité.

• Un réglage de gain  situé à l’arrière de l’appareil.
• Un réglage d’impédance.
• Un autre de capacitance, s’effectuant par deux boutons situé en façade.

Autre détail intéressant, le Pathos dispose de sorties symétriques. Pour éviter les problèmes de bruit, toujours, l’alimentation est fournie dans un boitier externe. Une fiche spéciale la reliant au pré-ampli.

Oh ! Quel beau son !

D’une présentation sobre et luxueuse, l’étage phono In the Groove en impose par son esthétique un peu martiale à la finition irréprochable. Testé avec la nouvelle platine VPI Scout Prime équipée d’une cellule Ortofon Quintet Black S (dont la charge se situe assez basse en impédance).

Pour un tarif somme toute raisonnable, le Pathos possède une belle richesse harmonique, transparent et dynamique, je l’ai adoré sur l’opéra de Britten, Billy Budd, et sur les quatuors de Schubert, (version Mélos, toujours). Que dire si ce n’est que c’était sublime.

Bernstein dirigeant un deuxième de Mahler avec beaucoup de sensibilité, rendu ici avec beaucoup de réalisme, sur les parties de percussions et sur les chœurs. Magnifique !

La douceur du Pathos fait merveille sur des enregistrements plus tendus, pas d’aigus numériques à vous fendre les pavillons. Dans un autre genre musical les claviers délicieusement feutrés d’ Agnes Obel sur l’album Citizen of Glass, la lecture est des plus savoureuse. On peut facilement apprécier le talent de cette artiste dans le soin des arrangements.

Autre album difficile à classer Christine and the Queens. Artiste autant talentueuse qu’originale, synthés et piano bien appuyés dans les graves, une voix des plus envoutantes, le Pathos à l’intérieur de l’ensemble haute fidélité parvient à restituer toutes ces sensibilités musicales. Voici donc bien un excellent étage phono, qui saura donner le meilleur de lui-même pour la lecture de nos précieux vinyles. Bravissimo Pathos !