Le nouveau Rega Aethos est au magasin

Il y a quelques mois nous avions le plaisir de recevoir Phil FREEMAN et son épouse Lin, Phil étant un collaborateur très proche de Roy GANDY le fondateur et dirigeant de la marque REGA RESEARCH.

Pendant le déjeuner, après avoir longuement disserté sur la platine NAIAD, modèle de tourne disque totalement révolutionnaire sorti tout droit des rêves les plus fous de Roy GANDY. Nous avions évoqué les futurs nouveaux produits REGA, je demandais alors si L’Osiris pouvait être surpassé et avaient-ils étudié une électronique plus abordable. La réponse de Phil, même si elle demeura un peu évasive, fut qu’un projet était en cours et qu’il serait possible de dépasser l’Osiris tout en étant plus abordable.

Quelques mois plus tard, nous avons le plaisir de vous présenter le nouvel amplificateur REGA AETHOS au magasin.


REGA est habitué au succès depuis quelques décennies déjà avec ses platines et ses amplificateurs Elex, Brio, Io, Elicit , Osiris ce qui aura permis à ce fabricant de peaufiner ses merveilleux produits pour pouvoir présenter ce qui peut paraitre comme un aboutissement : ce nouvel amplificateur intégré baptisé du nom olympien d’Aethos.

On peut apprécier ce que l’on nomme les plaisirs de la vie, aller au restaurant en famille ou avec des amis, déguster de bons plats et boire des vins raffinés, aller en voyage pour découvrir des endroits splendides et aussi écouter de la musique sur un système haute-fidélité digne de ce nom, confortablement assis dans son fauteuil entouré de ses proches qui, comme nous, partagent cette même passion. Il ne s’agit pas d’un voyage initiatique réservé à quelques élus, mais réellement d’un plaisir simple donné à tous ceux qui souhaitent le partager. REGA adopte cette philosophie, du matériel parfaitement étudié pour vous rendre la vie simple et vous donner le maximum de plaisir. Que l’on apprécie le rock, les grands compositeurs classiques, le jazz ou tout autre genre musical, l’important c’est de profiter pleinement de ces moments privilégiés. Qui plus est chaque musique, chaque musicien, chaque pochette d’album racontent une histoire et je vais adorer vous en raconter plusieurs.


Le premier disque est un objet interstellaire, « The piper at the gates of down »,PINK FLOYD 1967, Waters qui commence à émerger du groupe, et surtout le tendre cinglé, Syd BARRETT qui est encore là. « Interstellar overdrive » nous plonge dans cette musique venue d’ailleurs, l’AETHOS fait merveille dans la redécouverte de ce morceau, musique psychédélique avec ses riffs de guitare, ses bruitages inventifs, le synthé en couverture omniprésent à vous faire glisser les neurones vers l’infini, sensations rythmées au fil de la basse, le voyage n’est pas trop long dans cette distorsion spatiale. Comparé à d’autres, cet ampli vous entraine tout droit vers une sorte de sublimation, on ignore s’il rend toute l’étrangeté de cette composition, mais tout y est : réverbération, dynamique, tempo, aucune difficulté à faire respirer cette musique expérimentale. Il faut réécouter « The Gnome » pour comprendre tout le travail de mixage et de créativité de ce groupe. Ici rendu admirablement par cette électronique qui est en train de nous dévoiler des sons inédits, l’ensemble fourmille de détails et de rythme qui contribuent à vous faire saliver les oreilles, c’est en effet un morceau d’anthologie que l’on a un plaisir évident à réentendre avec le REGA. Un rêve un peu fou.

Autre album légendaire, celui du roi cramoisi, ou en version originale KING CRIMSON , Robert FRIPP musicien de génie qui participait à l’aventure, lui qui a tant marqué le rock jusqu’à aujourd’hui. Le titre indiqué sur la pochette inspiré d’un tableau de Barry GODBER, « In the court of the Crimson King » qui marquait l’avènement d’un nouveau style, mélange de rock et de jazz, les mélanges de voix saturées et d’instruments classiques ne font qu’ajouter à l’inventivité de cette musique un peu hors du temps. Il faut prendre le temps d’écouter l’album entier, mais nous avons choisi « I talk to the Wind » si plein de poésie et un des morceaux les plus calmes du disque, s’apparentant plutôt à de la folk. La flûte traversière retrouve ici une belle présence, sans que le timbre soit dénaturé comme cela peut arriver avec d’autres électroniques, la belle ouverture de l’image sonore permet de bien dissocier les musiciens. L’AETHOS donne sa pleine mesure permettant une autre lecture de cette musique, en redonnant de la matière, une cohérence et des couleurs somptueuses ; Un véritable régal de réécouter ce groupe des années soixante dont la musique est toujours aussi envoûtante.


Autre moment de contemplation, J S BACH messe BWV 232 dans une sublime version dirigée par le très inspiré Otto KLEMPERER à la direction du non moins inspiré New Philarmonia Orchestra, chœurs de la BBC , avec GIEBEL , BAKER, GEDDA, PREY et CRASS pour les solistes. Voilà une tâche ardue pour un amplificateur, les chœurs avec orchestre symphonique sont souvent très difficiles à reproduire. On se retrouve pourtant bien dans une atmosphère sonore assez envoûtante. Une sorte d’apaisement suggéré par une musicalité éblouissante, au contraire pas de son aseptisé, mais plutôt une certaine onctuosité sur les chœurs en particulier. La dynamique permet de ressentir toutes les nuances instrumentales. Que dirent des voix seules, une merveilleuse Agnès GIEBEL, une éclatante Janet BAKER, les hommes ne sont pas en reste. Cette interprétation déjà magnifique en elle-même se trouve pleinement respectée, le REGA avec un peu de nuances, vous plonge littéralement au concert.

REGA démontre une fois de plus son talent à réaliser des électroniques performantes et extrêmement musicales, et ce pour le plus grand bonheur des mélomanes que nous sommes.

Son prix n’est absolument pas excessif au vu des performances musicales dont il est capable, l’AETHOS est une parfaite réussite.


 

L’AETHOS est un amplificateur assez lourd donc difficile à manier, sa présentation reste sobre, deux épaisses plaques d’aluminium de formes galbées constituent le dessus et le dessous du châssis, deux rangées de radiateurs bordent les côtés de l’appareil, tous ces détails dénotent une construction robuste à l’abri des assauts du temps. Boutons poussoir sur la gauche de la façade avant, avec une prise casque qui peut être la bienvenue, d’autant que l’on trouve un véritable ampli dédié à cet fonction que d’aucuns apprécieront. A droite le bouton de volume qui lui aussi cache une véritable prouesse d’ingénierie. Les amateurs pourront admirer les entrailles del’AETHOS sur les photos, où l’on voit que rien n’a été laissé au hasard. Délivrant deux fois 126 Watts, cet amplificateur inspiré d’un Elicit mais poussé bien au-delà dans ses limites avec un énorme travail sur les étages de sorties ainsi que sur les drivers est capable de s’attaquer à n’importe quelle enceinte sans trop de difficultés.

Pas d’entrée phono, la gamme REGA étant pourvue d’excellents modèles séparés comme ARIA ou encore, pour ceux qui peuvent se l’offrir, l’extraordinaire AURA Référence.