Absente du magasin depuis (trop) de nombreux mois nous avons reçu la paire d’enceintes Sopra 3.
Si l’on connait mieux la gamme Sopra au travers des modèles 1 et 2, la Sopra 3 est beaucoup moins présente dans les auditoriums, c’est pourtant le point culminant de cette gamme. Donc après bien des efforts, le poids de chaque enceinte étant de 70 kg, même si les sortir des cartons est relativement facile grâce notamment à quelques astuces mis au point par le fabricant, nous voilà en présence de cette magnifique paire, ici dans une superbe finition rouge. Finition, rappelons-le, aux delà des critères habituels et heureusement à ce prix. Pour une hauteur de 126 cm ce modèle présente en façade quatre haut-parleurs, tous mis au point et fabriqué par FOCAL, bien sûr, deux haut-parleurs de graves avec membrane structure W, à noter une technologie singulière pour la stabilité du champ magnétique des aimants pour assurer un meilleur comportement de la bobine. Le registre médium est confié à un 16,5 cm utilisant les mêmes technologies. Le tweeter est toujours à dôme inversé avec membrane en béryllium, matériau beaucoup utilisé par FOCAL pour ses tweeters haut de gamme, ce denier bénéficiant comme sur les modèles 1et 2 d’un système de charge extrêmement élaboré qui se prolonge sue toute la profondeur de l’enceinte, mis au point pour éviter et réduire toutes manifestation parasite d’ondes stationnaires et obtenir une meilleure définition dans ce registre. Ajoutons que la Sopra 3 embarque un nombre impressionnant de prouesses techniques toutes associées à des brevets déposés par la marque. La Sopra 3 affiche un rendement de 91,5 Db, et une impédance minimum de 3,1 Ohms dans les hautes fréquences, attention donc à l’ampli utilisé. Il faudra qu’il présente une parfaite stabilité et un apport important en courant pour bien contrôler les haut-parleurs.
Nous avions déjà eu l’occasion d’écouter ces enceintes à plusieurs reprises, dans des salons où chez des clients, mais là c’est différent, elles ne sont rien que pour nous, dans le magasin, entourée de toutes les belles électroniques dont nous disposons. Après un tour de chauffe, il faudra quand même patienter une centaine d’heure de rodage pour qu’elles soient à leur maximum de potentiel, on se délecte déjà de cette petite séance d’écoute.
Nos gouts musicaux n’étant pas les mêmes, nous avons navigué dans tous les genres. Autant commencer par de la bonne musique (y a-t-il de mauvaises musiques d’ailleurs ?), mon choix c’est porté sur des cantates de Bach « Jesu,der du meine Seele « sous la direction de Karl Richter. On y retrouve la voix merveilleuse de Fischer Dieskau. Les chœurs sont de toute beauté, les solistes ne sont pas noyés dans la masse, bien au contraire il y a beaucoup de respiration. Une totale impression de présence se dégage, et totale compréhension des paroles, ce qui dénote une très belle définition, beaucoup de détails, c’est très surprenant l’impression de délicatesse qui se dégage de ces enceintes.
Mon collègue préfère entendre une ré- interprétation des quatre saisons réalisées par Jacques Loussier au piano, avec Charbonnier à la contrebasse et Arpino aux percussions, le trio flamboyant. Remarquable assise dans le grave de la contrebasse, aussi le piano enchanteur et virtuose de Loussier est ici tout à fait vraisemblable et trouve pleinement sa place entre les deux enceintes où la batterie le rejoint. L’interprétation très réussi de ce talentueux trio peut se traduire par une redécouverte sur ce système de haut-parleurs, en effet même si l’on croyait avoir tout entendu, il y a une foule de détails qui sont davantage mis en valeur ici, encore de la délicatesse, une dynamique non tronquée, un réalisme qui surpasse de beaucoup ce que nous pouvons entendre ailleurs.
Un autre enregistrement plus qu’intéressant, celui du duo atomique Simon et Garfunkel dans un live follement folk de 1969. Le duo en pleine forme distille chansons sur chansons avec beaucoup de plaisir. Le public ne s’y trompe pas, sa réaction à la fin de « Bridge Over Troubled Water » est des plus enthousiasme. On a l’impression d’un disque à l’autre de changer d’enceintes, preuve indiscutable la neutralité de celles-ci. Car c’est bien une qualité de pouvoir apprécier la différence de prise de son d’un disque à l’autre. Ici, malgré l’âge de l’enregistrement, les voix sont naturelles, ni rétrécies, ni boursouflées, et au peut pleinement profiter du très beau médium de la Sopra 3.
Je reviens à « mes préférences » l’orchestre symphonique, ici celui de la radio bavaroise admirablement dirigé par Rafael Kubelik interprétant une non moins magistrale symphonie n°7 de Mahler. Comme auparavant, on peut pleinement apprécier la parfaite musicalité de l’interprétation. L’orchestre est restitué de façon équilibrée, avec une perspective juste permettant de ressentir tous les pupitres. L’integibilité est le maitre mot de cette expérience musicale, on est surpris par une foule de détails qui font ressentir davantage la présence des musiciens. Les timbales sont restituées à la fois avec violence et réalisme. On ne peut être que séduit par le coté enchanteur de ces grosses enceintes, elles savent rendre avec un charme évident toutes les nuances de la musique. Nous ne sommes pas peu fiers de pouvoir vous les présenter aujourd’hui, venez et vous serez séduit à la fois par l’objet et par les sensations qu’elles vous pourront vous procurer. C’est du plaisir brut avant tout, une très belle réalisation du manufacturier français que l’on a envie d’emmener à la maison.